Le constat L-Impact :
- Le taux de rejet de crédit demandé par des créatrices d’entreprises est de 4,3%, contre seulement 2,3% pour les hommes, soit quasiment la moitié,
- 44% estiment que les échecs de création d’entreprise sont dus au manque de financement
- Les femmes sont plus prudentes et ont une aversion aux risques,
- Leurs entreprises dépendent souvent du secteur du service ou du conseil qui demandent des mises de départ plus réduites.
Entretien avec Olfa Maalej,
Banque Neuflize OBC
Depuis Octobre 2017, elle est membre du Directoire de la banque Neuflize OBC en charge du pôle « Produits, Solutions et Conseil ». Elle est également en charge de la Stratégie RSE de la banque.
Neuflize OBC finance-t-elle les entreprises en création ?
Au sein de ce segment des PME, nous avons des secteurs sur lesquels nous possédons des expertises et une présence importante depuis plusieurs années. Il s’agit des secteurs comme le cinéma, la santé, l’art, ou encore les médias, les jeux vidéo, le développement durable. Des secteurs pour lesquels nous disposons d’équipes de banquiers dédiés et des analystes spécialisés. En plus des financements, notre équipe de Corporate Finance accompagne les clients sur les opérations de croissance externe ou de valorisations.
Entre levées de fonds et emprunts, comment cela s’articule ? A quel moment interviennent les banques dans les processus de financement ?
Les entrepreneurs font appel dans un premier temps aux capitaux propres pour financer leurs projets. Les capitaux propres correspondent principalement aux fonds provenant des actionnaires ou des bénéfices de l’entreprise. Les dettes présentent une deuxième source de financement. Il s’agit de fonds remboursables aux créanciers (les banques, les établissements de crédit,..). Il y a une complémentarité certaine entre ces deux sources de financement.
Chaque entreprise établit en fonction de son activité et de son business plan les besoins de recourir à l’un ou l’autre des financements.
Olfa Maalej
Banque Neuflize OBC
Comment sont évaluées les demandes de financement ?
En plus d’une analyse qualitative en lien avec le secteur d’activité, l’environnement économique, les perspectives de développement ou encore la qualité de l’équipe dirigeante, une analyse financière doit aussi être menée pour se rassurer quant à la solidité de l’entreprise et sa capacité à rembourser le prêt.
Parmi les ratios financiers analysés, on peut citer :
- Le ratio d’autonomie financière: Il s’agit du rapport des fonds propres sur le total bilan de l’entreprise. Il faut que ce ratio soit supérieur à 25%
- Le ratio de capacité de remboursement: Il s’agit du rapport de la dette bancaire sur la capacité d’autofinancement de l’entreprise. Ce ratio indique à la banque le nombre d’années qu’il faudrait à l’entreprise pour rembourser sa dette. Il faudrait qu’il soit inférieur à 4.
- Le ratio de partage des risques : Il s’agit du rapport des dettes bancaires sur les fonds propres. Il renseigne sur l’effet de levier de l’entreprise.
Comment mettre toutes les chances de son côté pour obtenir un prêt ?
A côté des critères financiers cités précédemment qui sont clés pour l’obtention d’un prêt, la relation humaine et le rapport au contexte sont aussi des facteurs importants. La qualité du dirigeant, la cohérence de son parcours, la crédibilité de son projet sont autant d’éléments qui rentrent en ligne de compte.
En cas de demande de crédit, le banquier doit s’assurer de la complétude du dossier de son client et requérir toutes les informations nécessaires pour appuyer cette demande. L’analyste financier a également un rôle à jouer pour proposer la structuration adéquate répondant à la fois aux besoins du client et aux exigences de la banque.
C’est la somme des contributions du client, de son banquier et de son analyste ainsi qu’une relation de confiance mutuelle qui permettent de maximiser les chances d’octroi du prêt.
Selon vous, comment pourrait-on encourager les femmes entrepreneures à faire appel aux banques et notamment à Neuflize OBC ?
Mais en se mettant cette contrainte, elles se privent d’un levier de financement mis à la disposition des entreprises.
L’éducation financière et la sensibilisation à l’ensemble des solutions de financement sont clés pour permettre aux femmes entrepreneures de bien comprendre l’utilité et les enjeux de chaque type de financement.
Nous avons également créé le club « Be Entrepreneur » (pour les hommes et les femmes), avec des sessions et des thèmes spécifiques comme par exemple « comment faire entrer des fonds au capital de l’entreprise »…
Il est également question avec L-Impact de créer des ateliers pratiques afin de sensibiliser davantage à la culture financière et de traiter des sujets comme par exemple l’analyse d’un dossier de crédit par une banque.
La banque Neuflize OBC est une banque privée de référence avec plus de 350 ans de présence en France et ayant pour maison mère la banque néerlandaise ABN AMRO.
Elle accompagne les entreprises et les entrepreneurs pour répondre à leur besoin de financement et de gestion patrimoniale.
Le banquier entreprise et le banquier privé travaillent main dans la main pour aider les entrepreneurs à financer leurs activités, structurer leur patrimoine et les développer.
Il arrive souvent que l’entrée en relation avec le client se fasse par le biais de l’entreprise à travers une opération de financement pour l’accompagner dans son développement.
Ce n’est que dans un second temps, à l’occasion d’un cash out par exemple, que des solutions d’investissement sont proposées au client notamment pour la gestion de sa fortune personnelle.